La Liberté de manifestation
Des cortèges du XIXe siècle aux Gilets jaunes d'aujourd'hui, la manifestation n'a cessé de susciter le débat. Parfois considérée comme un rassemblement séditieux, elle est aujourd'hui l'objet d'une liberté qui se traduit par un droit d'investir l'espace public pour faire valoir une revendication. Mais cette liberté est fragile, d'abord parce qu'elle s'exerce dans la rue, lieu où doit être garanti l'ordre public, imposant ainsi une constante recherche d'équilibre entre la liberté d'expression et le maintien de l'ordre. Cette liberté est aussi fragile juridiquement, car son régime repose sur un décret-loi de 1935, texte de circonstance adopté à la suite des émeutes du 6 février 1934, et désormais intégré dans le Code de la sécurité intérieure. Le régime déclaratoire qu'il met en place semble bien peu adapté à une époque où les participants aux manifestations se mobilisent sur les réseaux sociaux.