Chapitres et société en Révolution
Les chanoines en France de l’Ancien Régime à la monarchie de Juillet
Rupture brutale dans la vie des chapitres français, la Constitution civile du clergé du 12 juillet 1790 marque souvent le terme des études consacrées à l’histoire de l’ordo canonicus. L’ouvrage se propose au contraire d’examiner la reconstitution concordataire des chapitres de cathédrales jusqu’à l’extinction de l’ancien clergé
au milieu du XIXe siècle. En effet, l’étude du clergé intermédiaire que forment les chapitres de chanoines permet de mieux saisir les évolutions de la société cléricale de la fin du système bénéficial d’Ancien Régime à l’âge des notables. Héritier du presbytère antique et sénat de l’Église diocésaine, investi de la juridiction épiscopale pendant la vacance du siège, le chapitre cathédral est un lieu ecclésiologique qui permet d’étudier les rapports entre évêques et prêtres, entre Église locale et Église universelle, tandis que les chanoines du Concordat continuent, malgré leur subordination à l’autorité épiscopale, à former une élite intermédiaire intégrée à un nouveau régime de notabilité cléricale.