Doctoriales CRHXIX – 2025 APPEL À COMMUNICATIONS
Doctoriales CRHXIX – 2025 APPEL À COMMUNICATIONS
Les Doctoriales du Centre d’Histoire du XIXe siècle (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Sorbonne Université) auront lieu le mercredi 14 mai 2025. Si elles constituent une occasion de réunir les doctorant.e.s du Centre pour échanger sur des thématiques communes, elles accueillent aussi volontiers des communications de jeunes chercheuses et de jeunes chercheurs extérieur.e.s. Elles se structurent en deux demi-journées, consacrées respectivement à une interrogation méthodologique et à une interrogation thématique.
Pour l’édition 2025, les sujets retenus sont les suivants : « Histoire quantitative et sources numériques, un terrain à sonder » et « Genre et famille : une filiation à explorer »
Sujet méthodologique : « Histoire quantitative et sources numériques, un terrain à sonder»
Le numérique intervient depuis plusieurs années dans les travaux des historiens et historiennes, et plus largement dans les sciences humaines sociales. Il est à la fois approche de traitement des corpus – offrant alors la possibilité d’analyse quantitative simplifiées et favorisant les analyses de réseaux grâce à la mise en base des données1 – et une nouvelle matérialité de ces derniers – que les documents utilisés pour composer ce corpus soient numériques depuis leur création ou bien le deviennent par des actions de numérisation. Camille Paloque-Berges propose une analyse de l’usage de ces sources nativement numériques (SNN) qu’elle distingue en quatre typologies : les données numériques, le code informatique, les documents numériques et les artefacts matériels2. A ces éléments, produits de l’usage quotidien du numérique, s’ajoutent les sources numérisées et rassemblées en bases, à l’instar de Gallica3, Rétronews4 ou de l’INA5, qui concernent les historiens et historiennes de toutes les périodes.
Bien qu’en apparence plus accessibles à la communauté scientifique – distance et délais de communication se réduisant considérablement en passant au-dessus des conflits politiques qui peuvent parfois éloigner les chercheurs et chercheuses de leurs sources –, les sources numérisées posent des questions de droit de communicabilité, notamment lorsqu’il s’agit de fonds privés. Le rapport à la matérialité des archives6est aussi en question. Préservation de l’intégrité des documents mais aussi mise à distance qui peut supposer une consultation au prisme de l’institution qui numérise.
Dès lors, le numérique impose à l’historien et l’historienne de faire des choix et pose, dans le cadre d’un traitement quantitatif des données, la question de l'exhaustivité et du temps consacré à la saisie et au codage de la donnée. Le choix de l’échantillonnage et de sa méthode s’imposent, d’autant plus lorsqu’un corpus numérisé (et océrisé) ou numérique permet d’accéder à des données plus larges et étoffées, multipliant les paramètres d’analyse et les options de traitement.
Sujet thématique : « Genre et famille : une filiation à explorer »
Les notions de genre et de famille sont intrinsèquement liées et invitent ici les chercheuses, chercheurs et doctorant.es à réfléchir à la construction d’une réflexion permettant de faire dialoguer ces sujets dans une perspective historique. Au-delà de la filiation par les liens familiaux, quelles analyses, quels dialogues peuvent émerger de ces confrontations entre genre et famille ? Parle-t-on du genre en tant que facteur de différenciation familiale, et donc de discrimination, comme l’emploient Céline Bessière et Sibylle Gollac7 ? Doit-on aborder ce sujet en tant que facteur d’une construction familiale, comme élément indissociable d’une relation parents-enfants comme le propose Sylvie Octobre8 ? Bessière et Gollac proposaient également en 2007 une approche davantage genrée des relations familiales au travail, en analysant ces rapports sous la lumière des « pratiques » de répartition des tâches9. La chercheuse parlait alors d’une « différenciation des rôles masculins et féminins au sein de la lignée ». Mais ces exemples ne doivent pas occulter le caractère universel de la question, au- delà de questionnements sur le couple ou la relation parents-enfants, il est intéressant ici de travailler sur la manière dont sont perçues ces évolutions du genre à la lumière de leur mise en oeuvre dans des rapports familiaux, mais également dans les cercles extérieurs, amicaux notamment. Il convient également d’aborder ces pratiques d’une manière intime, plus resserrée, afin d’en saisir les nuances plus générales dans un contexte donné, comme a pu le faire Nicoletta Diasio avec son étude à Varsovie10. Le sujet donne également à réfléchir sur les tensions accolées à ces relations11, et à leur résolution ou aggravation dans un contexte de forte inégalité de genre, dans tous les cercles de socialisation : travail, famille, santé, éducation… Autant de lieux d’expérimentation du genre en famille et d’étude des divergences ou convergences des comportements familiaux au XIXe et XXe siècles, et de leurs multiples variations.
Modalités de participation :
La durée de chaque communication est fixée à 15 minutes. La participation aux Doctoriales du 14 mai 2025 donnera lieu à une publication dans la revue des doctorant.e.s du Centre, Page 19.
Calendrier :
3 février 2025 : Date butoir pour adresser les propositions de communication à pagedixneuf@gmail.com (fichier .odt, .doc ou .docx). Les propositions doivent comprendre :
Un titre (même provisoire)
Un résumé de 4 000 signes maximum
Une présentation de quelques lignes, mentionnant l’université, le laboratoire de recherche et accompagnée, le cas échéant, d’un lien vers une page personnelle.
3 mars : Réponse aux auteur-e-s.
14 mai 2025 : Journée d’études des Doctoriales
7 juillet 2025 : Date butoir pour adresser les communications écrites (40 000 signes espaces compris + bibliographie de 10 titres + présentation de l’auteur.e). Début des navettes de relecture.
Automne 2025 : Publication en ligne sur le carnet du Centre d’Histoire du XIXe siècle (https://crhxixe.hypotheses.org/)
Comité de rédaction et d’organisation
Marie-Ange Canville, Nina Meisel, Loan Peuch
1 Claire Lemercier, Claire Zalc, Méthodes quantitatives pour l’historien, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2008 et Fabien Eloire, Élise Penalva Icher, Emmanuel Lazega, « Application de l'analyse des réseaux complets à l'échelle interorganisationnelle Apports et limites », Terrains & travaux, 2011/2 n° 19, p.77-98.
2 Camille Paloque-Berges, « Les sources nativement numériques pour les sciences humaines et sociales »,
Histoire@Politique, 2016/3 n° 30, p.221-244.
3 https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop
4 https://www.retronews.fr/
5 https://www.ina.fr/
6 Philippe Rygiel, « Les sources de l'historien à l'heure d'Internet », Hypothèses, 2004/1 7, p.341-354.
7 Céline Bessière, Sibylle Gollac, Le genre du capital : Comment la famille reproduit les inégalités, Paris, La Découverte, 2022.
8 Sylvie Octobre, « Loisirs culturels et construction du genre au sein de la famille ». Agora débats/jeunesses,
2008/1 n° 47, 2008. pp.98-110.
9 Céline Bessière, Sibylle Gollac, « Le silence des pratiques. La question des rapports de genre dans les familles d'”indépendants” ». Sociétés & Représentations, n° 24, 2007. pp.43-58.
10 Nicoletta Diasio,« Corps, genre, nation dans les récits de famille à Varsovie », Revue des Sciences sociales, n°37, 2007, pp. 58-67.
11 Anatole Le Bras, « La famille divisée : internement à l’asile et conflits familiaux dans la France de la fin du XIXe siècle », Histoire sociale / Social History, n°112, 2021, pp. 551-567.