Question représentée par un point d'interrogation
Appel à contribution

Colloque international "Fredric Jameson, French. Jameson en France, la France en Jameson : du XIXe siècle à nos jours"

Paris, les 9 et 10 septembre 2025

 

Le 22 septembre 2024 est mort Fredric Jameson, le plus grand penseur marxiste américain de la littérature et de la culture1. De nombreux hommages ont été rendus à cet auteur d’une trentaine de livres et de douzaines d’articles sur la littérature, la psychanalyse, la philosophie, le cinéma… pour ne citer que quelques pôles de sa recherche. Nous souhaiterions marquer l’anniversaire de sa mort par un colloque commémorant son œuvre et se focalisant plus particulièrement sur son rapport aux pensées, aux littératures et au champ intellectuel français.

Fredric Jameson et la pensée française

Jameson a consacré son premier livre à Sartre2, et son dernier, The Years of Theory3, à la pensée française de 1945 à nos jours. Rattaché à des départements de « French » ou de littérature comparée, plutôt que de lettres (« English »), ou de philosophie, il ne faussa quasiment jamais compagnie à son panthéon français : Sartre, Merleau-Ponty, Beauvoir, Fanon, Saussure, Lévi-Strauss, Barthes, Lacan, Althusser, Derrida, Deleuze, Baudrillard, entre autres ; on y trouve aussi des écrivains injustement oubliés (Georges Auclair), ou célèbres aux États-Unis mais peu lus en France (Paul de Man), ou encore connus en France, mais normalement exclus de la French Theory (Bourdieu). La dette est donc réciproque : si Jameson s’est nourri de ses lectures françaises, il a aussi joué un rôle d’une importance singulière dans la diffusion, par-delà les frontières géographiques et disciplinaires, de plusieurs générations d’universitaires français. Nous invitons des réflexions autour des thèmes suivants :

  • En quoi consiste la contribution de Jameson à la « theory » ? Qu’est-ce qui distingue son approche parmi les nombreuses réceptions américaines de la pensée française ?
  • Quel usage concret fait-il de la pensée française, dans sa critique littéraire et dans sa pensée de la culture plus généralement ?
  • Comment Jameson réconcilie-t-il déconstruction et sémiotique avec son engagement marxiste ?

Jameson et le XIXe siècle français

Ce colloque souhaiterait également tourner l’attention vers un Jameson penseur de l’âge capitaliste, de la France du XIXe siècle comme creuset de la modernité politique et culturelle : à la révolution économique du capitalisme émergent s’ajoute une révolution culturelle bourgeoise qui redéfinit les subjectivités voire les sensibilités, aussi bien à l’échelle intime que collective. L’émergence historique de l’individu bourgeois trouve tout son volume sous l’observation binoculaire de Jameson. D’une part, elle s’offre à une critique idéologique, qui la perçoit comme « construction virtuelle4 » : qu’est-ce qui la relie aux intérêts matériels d’une classe sociale ? D’autre part, l’hégémonie de cette sensibilité lui accorde progressivement une part d’objectivité : comment le théoricien du XXe siècle s’attache-t-il à en reconstituer les mécanismes et les effets ? Il faudrait donc revenir sur cet aspect moins commenté du travail de Jameson mais néanmoins décisif : qu’est-ce qui, dans la culture française du XIXe siècle, émerge au point de rompre et de faire époque ? Nous souhaiterions débattre des questions suivantes, entre autres :

  • Quel rôle le processus du roman – entendu comme passage du « romance » au « novel » joue-t-il dans la constitution de la modernité du XIXe siècle ?
  • Quelle méthode de lecture des fictions Jameson propose-t-il à la lumière de la Révolution politique et l’hégémonie de la bourgeoisie, et comment cette méthode se situe-t-elle par rapport à la théorie marxiste ?
  • Balzac et Flaubert seraient les témoins et acteurs de leur époque – mais en quel sens ? Des communications sont attendues qui détailleront la singularité de la compréhension qu’a Jameson du réalisme.
  • Plus largement, on pourra aussi se demander ce que devient, dans les analyses littéraires de Jameson, l’héritage philologique d’Auerbach, qui s’épanouissait dans le canon français, de la Chanson de Roland à Germinie Lacerteux.

Entre la France et les États-Unis : quelle circulation ?

À l’occasion de sa disparition, l’éditeur de Jameson notait que « malheureusement, jusqu’aujourd’hui, Jameson n’a pas vraiment percé dans le monde intellectuel français5 ». Un tel constat invite à au moins deux pistes de recherche. La première concerne les conditions sociales de la circulation internationale des idées, ou plutôt leur envers : « ce qui empêche les œuvres de circuler entre les cultures6 », obstacles dont l’étude peut être tout aussi fructueuse. On pourra ainsi revenir sur les obstacles identifiés et allégués : la centralité du concept de « postmodernisme », qui n’aurait pas sa pertinence dans le champ intellectuel français, l’affiliation de Jameson à un « fossile7 » idéologique - le marxisme -, ses approches amorales du cinéma8, son appartenance disciplinaire difficile à catégoriser (ni « philosophe », ni « critique littéraire9 »), la diversité de ses objets d’étude et les lectures sectorielles qui en découlent, les difficultés de traduction10 ou encore le « provincialisme11 » français… 

Une seconde piste de recherche concerne moins les obstacles que les discours éditoriaux sur les malentendus, ou plus généralement la série des « opérations sociales » qui accompagnent tout transfert d’un champ national à un autre12. On pourra ainsi s’intéresser à l’ensemble de ces opérations identifiées par Bourdieu : d’une part, les opérations de sélection (quels sont les textes de Jameson qui ont été traduits, publiés, par qui ?). D’autre part, on pourra envisager un retour sur les opérations de marquage par le monde éditorial (que l’on songe par exemple à la « pragmatisation » de L’Inconscient politique que propose Olivier Quintyn dans sa postface à l’ouvrage), ou encore sur les opérations de lecture qui, plus généralement, ont déplacé les enjeux de l’œuvre vers un champ de production différent.

  • Comment analyser les « conditions d’impossibilité a priori13 » de la réception française de l’œuvre de Jameson ?
  • Comment penser l’impossibilité de publier Jameson en français dans les années 1980 ? Doit-elle être comprise comme la conséquence de « la fermeture de l'Hexagone au débat intellectuel international14 », à certaines logiques de réseau, à un « pic d’anti-marxisme15 » ?
  • Comment penser le « rôle des petits éditeurs indépendants dans l'importation des ouvrages de sciences humaines16 » en France ? Quels enjeux y revêt la traduction de textes étrangers majeurs tels que ceux de Jameson ?
  • On pourra en symétrie s’intéresser aux traductions vers l’anglais, menées par exemple dans la revue Social Text, et aux autres opérations de marquage effectuées par Jameson. Comment Jameson est-il parvenu à se situer comme un « interlocuteur valable17 » pour la « French Theory » ? 

Les propositions de communication, d’une longueur d’environ deux mille signes, sont à envoyer, avant le 1er juin 2025, à alice.de-charentenay@univ-paris1.fr, mathilde.roussigne@uliege.be, edward.lee-six@univ-paris1.fr. Le colloque aura lieu à  Paris les 9 et 10 septembre 2025.

Organisation : Alice DE CHARENTENAY (Paris 1 Panthéon Sorbonne), Edward LEE-SIX (Paris 1 Panthéon Sorbonne), Mathilde ROUSSIGNÉ (Université de Liège - FNRS)

Comité scientifique : Antonin DURAND (Sorbonne Université), Alexandre FERON (Paris 1 - Panthéon Sorbonne), Alexandre FRONDIZI (Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne), Justine HUPPE (Université de Liège), Marion LECLAIR (Université Paris-Nanterre).

The greatest American theorist of literature and culture, Fredric Jameson, died on 22 September 2024.18 Many paid homage to this author of more than thirty books and dozens of articles on literature, psychoanalysis, philosophy, cinema… to name but a few of his research interests. The purpose of this conference will be to mark the anniversary of Jameson’s death and to focus specifically on his relations to French philosophy, to French literature, and to French intellectual culture.

Jameson and French thought

 Jameson’s first book was on Sartre (1961),19 and his last, The Years of Theory (2024), was on French thought from 1945 to the present.20 Always a member of French or comparative literature, rather than English or Philosophy, departments, he remained throughout profoundly attached to his pantheon of French thinkers: Sartre, Merleau-Ponty, Beauvoir, Fanon, Saussure, Lévi-Strauss, Barthes, Lacan, Althusser, Derrida, Deleuze, Baudrillard, among others; not to mention French thinkers who have been unjustly forgotten (such as Georges Auclair), or who have enjoyed a wide reception in the United States but not in the French-speaking world (Paul de Man), or even thinkers who are famous in France but not normally included in the ‘French theory’ corpus (such as Bourdieu). There is, in other words, a reciprocal relation: if, on the one hand, Jameson was indebted to these French authors, on the other hand he played an outstanding role in the popularization, beyond geographic and disciplinary boundaries, of several generations of French intellectuals. Contributions would be welcome on questions including but not limited to:

  • What did Jameson’s contribution to ‘theory’ consist in? What distinguishes his reading among the broader reception of French thought in American academia?
  • How does Jameson apply the lessons he learns from ‘theory’ in his readings of literature and culture more generally?
  • How does Jameson reconcile his interest in deconstruction and semiotics, on the one hand, with his commitment to Marxism, on the other?

Jameson and nineteenth-century France

 This conference will also turn to Jameson as a thinker of the age of capital, and specifically of nineteenth-century France as the crucible of political and cultural modernity. Capitalism owes its emergence not only to an economic revolution, but also to a bourgeois cultural revolution which redefined subjectivity and sensibility, both at collective and individual scales. The history of the bourgeois individual emerges in three dimensions in Jameson’s double perspective: on the one hand, as ideology, bourgeois individualism appears as a ‘virtual construction’,21 related to the material interests of a particular class. On the other hand, as this category (the individual) becomes hegemonic, so it acquires an objective existence as part of the superstructure, whose functioning and effects must be analyzed by the contemporary theorist. We would like to invite contributors to dwell on this less discussed, but nevertheless decisive, aspect of Jameson’s work: what is it about nineteenth-century French culture which enables it to undergo such a profound and epoch-defining revolution? We would specifically like to invite debate around the following questions:

  • What role did the transition from romance to the novel form play in the constitution of nineteenth-century modernity?
  • What method did Jameson advocate for reading nineteenth-century fiction in the light of the French Revolution and the hegemony of the bourgeoisie, and how should we situate a Jamesonian reading relative to other Marxist approaches?
  • Balzac and Flaubert are often considered to be witnesses of and actors in their epoch: but in what sense? Papers on the specificity of Jameson’s approach to realism will be welcome.
  • More broadly, it would also be interesting to consider if and how Jameson inherits Auerbach’s more philological approach to French literature, from the Chanson de Roland to Germinie Lacerteux

Exchanges of ideas between France and the USA

 It has been regretted that ‘unfortunately, to this day, Jameson still has not really penetrated the French intellectual world’.22 This observation invites at least two lines of inquiry. The first concerns the social conditions of the international circulation of ideas, or, conversely, of the obstruction of this circulation.23 What have been the obstacles to Jameson’s reception in France? The centrality to his thought of the concept of ‘postmodernism’, a concept only partially relevant to French intellectual life? Jameson’s allegiance to that ideological ‘fossil’, Marxism?24 His non-moralizing approach to cinema?25 The difficulty of placing him neatly in a disciplinary pigeon-hole (neither ‘philosopher’ or ‘literary critic’ being entirely suitable)?26 The challenge of translating him into French?27 The notorious provincialism of French intellectual life?28

 A second line of enquiry concerns less the obstacles to his reception than the series of ‘social operations’ which are always part of transfers from one national culture to another.29 All the ‘operations’ identified by Bourdieu would be of interest, from selection (which Jameson texts were translated and published, and by whom?) to labelling (one thinks, for instance, of the ‘pragmatic’ interpretation put forward by Olivier Quintyn in his afterword to L’Inconscient politique). Papers could discuss some of the following questions:

  • How can the conditions of impossibility30 of Jameson’s French reception be analyzed?
  • Why was it impossible to publish Jameson in France in the 1980s? Was it because France was closed to international intellectual debates?31 Or because of a spike in anti-Marxist sentiment?32
  • What role have small independent publishers in the social sciences and humanities played in France?33 What is at stake when it comes to translating a major foreign thinker, such as Jameson?
  • Conversely, what translations of French thought were to be found in journals such as Social Text? How did Jameson succeed in positioning himself as an interlocutor for French though on the other side of the Atlantic?34

Abstracts of up to 300 words can be sent, before 1 June 2025, to alice.de-charentenay@univ-paris1.fr, mathilde.roussigne@uliege.be, edward.lee-six@univ-paris1.fr.

 


1 Qualifé comme tel – « over five decades, Fredric Jameson has been the leading Marxist literary and cultural critic in the United States, if not the world » – avant sa mort par Robert T. Tally Jr, dans « How Fredric Jameson Remade Literary Criticism », Jacobin, 9 mars 2024, .
2 Fredric Jameson, Sartre: The Origins of a Style, New York, Columbia University Press, 1984 (première édition : New Haven, Yale University Press, 1961).
3 Fredric Jameson, The Years of Theory: Postwar French Thought to the Present, Londres et New York, Verso, 2024.
4 L’Inconscient politique, trad. Nicolas Veillescazes, Paris, Questions Théoriques, 2012, p. 192. 
5 « Entre culture et politique. Le marxisme de Fredric Jameson (1934-2024) », entretien avec Sebastian Budgen, Révolution Permanente dimanche, 28 septembre 2024, < https://www.revolutionpermanente.fr/Entre-culture-et-politique-Le-marxisme-de-Fredric-Jameson-1934-2024>;. 
6 Gisèle Sapiro, « Les raisons de traduire » dans Sapiro (dir.), Traduire la littérature et les sciences humaines. Conditions et obstacles, Questions de culture, Paris, Ministère de la Culture - DEPS, 2012, p. 15.
7 Nicolas Vieillescazes, « Le cas Jameson ou le retour du refoulé », préface à Fredric Jameson, La Totalité comme complot, Paris, Prairies ordinaires, 2007, p. 8.
8 « C'est exactement ce que ne sait pas faire une critique française nourrie de politique des auteurs et obnubilée de morale de la mise en scène. » Emmanuel Burdeau, postface à Fredric Jameson, La Totalité comme complot, op. cit., p. 136.
9 Nicolas Vieillescazes, préface à Fredric Jameson, Archéologies du futur I. Le Désir nommé utopie, Chevilly Larue, Max Milo, 2007, p. 7.
10 Voir Nicolas Vieillescazes, « Fredric Jameson, mode d’emploi », Contretemps, 24 mai 2012, , et l’avant-propos d’Henry-Claude Cousseau à Fredric Jameson, Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif, trad. Florence Nevoltry, « D’art en questions », Paris, École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2007.
11 Emmanuel Burdeau, postface à La Totalité comme complot, op. cit., p. 137.
12 Pierre Bourdieu, « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 145(5), 2002, p. 4.
13 Nicolas Vieillescazes, « Le cas Jameson ou le retour du refoulé », op. cit., p. 7.
14 François Cusset, La décennie, le grand cauchemar des années 1980, Paris, La Découverte, 2008, p. 406.
15 Sebastian Budgen et Stathis Kouvélakis, « La fabrique de la théorie. Retour sur les années 1997-2017 », Contretemps, 30 janvier 2018, .
16 Sophie Noël, « L’engagement par la traduction. Le rôle des petits éditeurs indépendants dans l'importation des ouvrages de sciences humaines », dans Sapiro (dir.), Traduire la littérature et les sciences humaines, op. cit.
17 François Cusset, French Theory. Foucault, Derrida, Deleuze & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis, Paris, La Découverte, 2003, p. 229.
18 See Robert T. Tally Jr’s comment: ‘Over five decades, Fredric Jameson has been the leading Marxist literary and cultural critic in the United States, if not the world’, in ‘How Fredric Jameson Remade Literary Criticism’, Jacobin, 9 March 2024, .
19 Fredric Jameson, Sartre: The Origins of a Style (New York: Columbia University Press, 1984), first edition New Haven: Yale University Press, 1961.
20 The Years of Theory: Postwar French Thought to the Present (London and New York: Verso, 2024).
21 The Political Unconscious: Narrative as a Socially Symbolic Act (London and New York: Routledge, 2002), p. 139.
22 ‘Entre culture et politique. Le marxisme de Fredric Jameson (1934-2024)’, interview with Sebastian Budgen, Révolution Permanente dimanche, 28 September 2024, < https://www.revolutionpermanente.fr/Entre-culture-et-politique-Le-marxisme-de-Fredric-Jameson-1934-2024>;.
23 See Gisèle Sapiro, « Les raisons de traduire » in Sapiro, ed., Traduire la littérature et les sciences humaines: Conditions et obstacles (Paris: Ministère de la Culture - DEPS, 2012), p. 15.
24 See Nicolas Vieillescazes, ‘Le cas Jameson ou le retour du refoulé’, preface to Fredric Jameson, La Totalité comme complot (Paris: Prairies ordinaires, 2007), p. 8.
25 See Emmanuel Burdeau, afterword to Fredric Jameson, La Totalité comme complot, p. 136. 
26 See Nicolas Vieillescazes, preface to Fredric Jameson, Archéologies du future (Chevilly Larue: Max Milo, 2007), I, p. 7. 
27 See Nicolas Vieillescazes, ‘Fredric Jameson, mode d’emploi’, Contretemps, 24 May 2012, . See also Henry-Claude Cousseau’s preface to Fredric Jameson, Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif, trans. Florence Nevoltry, (Paris: École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2007).
28 Burdeau, afterword to La Totalité comme complot, p. 137. 
29 Pierre Bourdieu, ‘Les conditions sociales de la circulation internationale des idées’, Actes de la recherche en sciences sociales, 145.5 (2002), p. 4.
30 Nicolas Vieillescazes, ‘Le cas Jameson ou le retour du refoulé’, p. 7. 
31 See François Cusset, La décennie, le grand cauchemar des années 1980 (Paris: La Découverte, 2008).
32 Sebastian Budgen and Stathis Kouvélakis, ‘La fabrique de la théorie. Retour sur les années 1997-2017’, Contretemps, 30 January 2018, .
33 Sophie Noël, ‘L’engagement par la traduction. Le rôle des petits éditeurs indépendants dans l'importation des ouvrages de sciences humaines’, in Sapiro, ed., Traduire la littérature et les sciences humaines
34 See François Cusset, French Theory. Foucault, Derrida, Deleuze & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis (Paris: La Découverte, 2003).