Avis de soutenance de thèse : Claire-Lise Gaillard, "Célibataire épouserait jeune fille ayant dot", Une histoire du marché de la rencontre en France (XIXe-XXe siècles)
Madame Claire-Lise Gaillard soutiendra sa thèse de doctorat intitulée "Célibataire épouserait jeune fille ayant dot", Une histoire du marché de la rencontre en France (XIXe-XXe siècles) réalisée sous la direction de Dominique Kalifa puis de Claire Lemercier.
Le jury sera composé de :
Madame Anne-Emmanuelle Demartini, Professeure des universités, Paris 1 Panthéon Sorbonne
Monsieur Vincent Gourdon, Directeur de recherche au CNRS, Centre Roland Mousnier
Madame Manuela Martini, Professeure des universités, Université Lumière Lyon 2
Madame Sarah Maza, Jane Long Professor in the Arts and Science and professor of History, Northwester University
Madame Marie-Ève Thérenty Professeure des Universités, Université Paul-Valéry, Montpellier 3
Madame Claire Lemercier, Directrice de recherche au CNRS, Centre de sociologie des organisations
La soutenance aura lieu le vendredi 15 octobre à 14h dans l’amphithéâtre Liard (17 rue de La Sorbonne, 75005 Paris).
La soutenance se tiendra "en présentiel", sans jauge pour le public, mais elle sera aussi retransmise en zoom. Si vous souhaitez vous y connecter, envoyez moi un mail à cette adresse pour recevoir le lien : claire.lise.gaillard@gmail.com
Résumé :
"Célibataire épouserait jeune fille avec dot" Histoire du marché de la rencontre en France (XIXe-XXe siècle)
Au début du XIXe siècle la société française assiste à l’invention d’un nouveau marché : celui l’intermédiation matrimoniale. Les agences matrimoniales qui se multiplient d’abord à Paris gagnent en clientèle. Le marché prend d’autant plus d’ampleur qu’il se diffuse via les petites annonces des grands journaux. Dès le milieu du siècle il est acté que l’on peut, pour se marier, se rendre dans une agence ou passer une annonce dans les journaux. Être agent matrimonial ou marieuse peut désormais être une activité marchande. Ce nouveau commerce se heurte rapidement à une importante contestation qui jette le stigmate sur les intermédiaires autant que sur leur clientèle. L’activité est en effet perçue comme une dangereuse extension des activités marchandes sur le domaine familial et domestique. En dépit de ces représentations négatives, le marché de la rencontre développe une offre importante et les mariages par annonces se pratiquent en proportions non négligeables.
Trois axes guident cette étude. Elle montre d’abord comment ce marché contesté s’est développé au fil des XIXe et XXe siècles au point de devenir un élément connu du paysage social et culturel de la société française. Elle décrit le fonctionnement de ce nouveau commerce et les réactions qu’il suscite. Elle présente ensuite l’évolution des pratiques d’intermédiation des marieurs et marieuses. Elle analyse enfin les attentes et stratégies de la clientèle. Trois corpus ont en effet été choisis pour jalonner la période étudiée : les registres d’une agence parisienne entre 1842 et 1849, les annonces d’un journal matrimonial L’Alliance des familles entre 1876 et 1894 et celles de L’Intermédiaire Discret pour l’entre-deux-guerres. L’analyse de ces corpus permet de donner une nouvelle entrée dans l’histoire du choix du conjoint, et plus généralement du couple et du mariage